
Qu’il est grand ce voyage sur les traces du grand-père. La ferme, l’usine de brique, la guerre, l’histoire de ce « quart » de soldat que l’on suit au travers des lieux gravés sur ses parois. Et qu’il est beau regard sur la mère. La famille donc. Les rencontres, les mariages, naissances, les joies et les bonheurs, les pudeurs, le courage toujours. Et surtout le moment qui te choisit plus que tu ne le choisis. L’auteur s’y livre et s’y délivre tout autant. La nécessité, devant la difficulté de tourner une page, de remonter celles d’avant. Celles d’avant l’avant, le poids (et l’élan) de la transmission familiale qui se transporte de génération en génération, qui nous définit et définit aussi nos choix et nos histoires, en plein ou en creux. D’où l’on vient pour savoir comment aller. C’est « centré ». Ce qui est dit sur ce moment est très juste et justifie (au sens propre) le livre au-delà de « leur » histoire. On ne perd la voix due la narratrice pas dans le récit. Vraiment très bien conduit. On avance avec elle vers ce voyage redouté, repoussé, retardé, vers le Frioul. Réconciliation. Et puis tous ces personnages qu’Anne Plantagenet nous rend si proches qu’on a l’impression de les connaître. C’est aussi à travers eux une belle et juste traversée de l’époque, de l’humble grandeur des hommes et des femmes qui l’ont faite autant qu’elle les a faits. Ça s’appelle d’origine Italienne, ça pourrait aussi s’appeler une famille Française. D’origine italienne d’Anne Plantagenet. Editions Stock.