
Dieu que ce livre porte bien son nom ! Bien qu’André Comte-Sponville, qui n’y croit pas (et dit pourquoi) me discuterait sans doute ce premier mot «d’accroche » ! Rassemblant articles et essais, ces courts propos, de trois à cinq pages, parfois inspirés de l‘actualité ou du quotidien, partent d’un mot, d’un nom, d’un lieu, d’un concept philosophique, invitent à la réflexion, au questionnement, à la célébration. On peut les lire un par un, au hasard, comme on habite, à la volée, une idée qui vient; Et l’on se surprend à presque converser avec eux. Erudit sans être pédant, jouisseur sans être trivial, politique sans être polémique, Comte-Sponville (dont j’avais déjà aimé le « Petit traité des grandes vertus ») donne ici tout son sens positif à l’aphorisme de Niesztche « Humain, trop humain ». Cet ouvrage bienveillant, plein de force apaisée, réconcilie avec la vie, jusque dans ses difficultés ou ses horreurs. « Espérer moins, aimer et agir davantage. » dit-il. Je l’avais en version papier et je viens de le racheter en version numérique, sur mon iPad, pour le relire. Je peux ainsi l’emmener partout avec moi. Parce qu’il y a des livres, comme ça, qui finissent par devenir des amis. Le goût de vivre, d’André Comte-Sponville. Editions Abin Michel.